Réforme de la Pac « Faire évoluer les aides » et les « adapter aux réalités du terrain » (Dacian Ciolos)

Dacian Ciolos, commissaire européen à l'Agriculture (© Terre-net Média)

« La renationalisation de la Pac n’est pas acceptable. Cela reviendrait à déstabiliser la seule politique européenne véritablement intégrée et à contrecarrer les efforts réalisés pour la réalisation du marché unique. Donc je suis pour une politique agricole européenne, commune, forte et durable. »

A Varsovie, Dacian Ciolos s’est fait l’apôtre de la Pac mardi 11 mai lors de la réunion régionale de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques, dédiée à la politique agricole commune et qui réunissait des experts agricoles d’une trentaine de pays les plus riches de la planète.

Mais pour la réformer, « nous devons comprendre les attentes de la société à l'égard de cette politique, les objectifs, les souhaits … Nous avons besoin d'une politique plus simple et plus transparente, avec des objectifs clairs », a expliqué le commissaire européen.

« ..un soutien accru aux fermes familiales et aux petites exploitations... »

De la consultation lancée le 12 avril dernier il ressort entre autres, selon Dacian Ciolos que « les contributeurs soutiennent une politique agricole commune ». Ils « estiment que la Pac contribue à une meilleure sécurité alimentaire, qu'elle fournit des aliments de qualité, des aliments sûrs », mais ils « exigent que la Pac soit plus active dans la sauvegarde de la prospérité des zones rurales – "Emploi rural", "dynamisme des collectivités rurales ». Par ailleurs, les contributeurs « demandent un traitement équitable pour les agriculteurs » et « un soutien accru aux fermes familiales et aux petites exploitations ».

Les propositions législatives présentées sous Présidence Polonaise en 2011. Selon Dacian Ciolos, commissaire européen à l’Agriculture, le débat public se poursuivra jusqu’au mois de juin. « A la mi-juillet, une conférence de synthèse sera organisée et les résultats vont nourrir les travaux de préparation de la communication de la Commission européenne sur la Pac après 2013 (novembre) - qui présentera des options politiques pour l’avenir. » « Les résultats de ce débat public ainsi que la Communication sur le futur de la Pac vont préparer le terrain pour la présentation des propositions législatives, qu'il est prévu de présenter au Conseil sous Présidence Polonaise en 2011. »

Stabiliser les revenus des agriculteurs et la régulation des marchés font partie des défis présentés par le commissaire européen aux experts de l’Ocde et que l’Europe est invitée à relever. En réponse aux attentes de la société, Dacian Ciolos a précisé que la prochaine Pac devra « réduire les inégalités dans la répartition des ressources allouées car l’équité doit être l'objectif poursuivi ». « Les paiements directs doivent être repartis de façon équitable entre les agriculteurs, entre les régions et entre les Etats membres ». Ce qui signifierait que les différences de niveau de vie seront prises en compte pour déterminer les montants des prochains soutiens publics à allouer dans chaque pays.

Tout en défendant le « rôle important des aides », le commissaire européen a souligné qu’elles « doivent évoluer.. Les critères historiques des années 2000-2002 sont dépassés. Il faut mieux adapter les aides aux réalités sur le terrain et mieux les cibler ».

« Les aides directes doivent soutenir les revenus des agriculteurs, créer les conditions pour la viabilité des exploitations, tout en fournissant des biens publics et préserver la diversité des agricultures européennes.»

Mais si la Pac stabilise le revenu des agriculteurs, « la fluctuation des prix remet en question la viabilité économique de secteurs entiers ».

Aussi, « nous avons besoin de nouveaux outils de régularisation du marché, pour répondre de manière rapide et flexible aux fluctuations des prix ». Toutefois, « reprendre les anciens mécanismes de réglementation du marché n'est pas une solution pour l'avenir ».